Séquence hors contexte

Un incendie dans une usine de salami en Italie

Publié le 22.02.2023, 15:07 (CET)

La plus grande usine de produits chimiques d'Europe serait en proie aux flammes, à en croire une vidéo partagée en ligne. C'est pourtant de la charcuterie qui a brûlé.

Une importante entreprise fabriquant des matières chimiques, située dans la ville italienne de Vérone, aurait brûlé. C’est en tout cas ce qu’avancent certains internautes en légende d’une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. On y voit une large colonne de fumée s’échapper d’un ensemble de bâtiments. Mais s’agit-il vraiment d’une usine de produits chimiques ?

Évaluation

L’infrastructure qui a pris feu le 9 février 2023 près de Vérone accueille une compagnie qui produit de la viande. Les images ne montrent donc pas l’une des plus grandes entreprises de produits chimiques d’Europe.

Faits

L’entreprise dans la vidéo est facilement reconnaissable grâce au logo visible sur les images, Coati. Cette dernière produit de la charcuterie italienne. Sur leur site, un message fait part d’un récent incendie qui s’est déclaré dans leur usine, dont les causes sont encore inconnues. Un employé a été blessé.

Une recherche sur Google Street View permet de confirmer que la vidéo a bien été filmée à l’endroit où se situe l’usine de production de Coati. Celle-ci se trouve dans un petit village près de Vérone, Negrar di Valpolicella. On reconnaît notamment les bâtiments, ainsi que les vignes alentour. Il ne s’agit donc pas d'une entreprise de produits chimiques.

L’incendie, intervenu le 9 février 2023, a été couvert par la presse locale. Il a fallu du temps pour réussir à étouffer le feu, ce qui a entraîné d’importants dégâts matériels.

La question de rejets polluants dans l'air a été abordée par les autorités. Par mesure de précaution, les personnes habitant à proximité de l’usine ont ainsi été invitées à rester à l'intérieur autant que possible et à porter des masques à l'extérieur. Une recommandation qui n’est pas inhabituelle en cas d’incendie grave, l’inhalation de fumée pouvant présenter des risques pour la santé – et ce même lorsqu’aucun produit potentiellement nocif n’a brûlé.

La commune de Negrar di Valpolicella a d'ailleurs précisé que des analyses sur la qualité de l'air n'avaient pas révélé de risque accru pour la santé de la population. Par conséquent, il n’existe aucune preuve que des substances chimiques particulières étaient conservées dans cette usine de charcuterie. L'avis de prudence des autorités n'est actuellement plus en vigueur, mis à part le port du masque pour les personnes se rendant directement sur le site des décombres.

L'histoire s’est finalement conclue par un élan de solidarité de la part d’un producteur de charcuterie concurrent, qui a proposé son aide à Coati pour leur permettre de continuer à travailler en attendant la rénovation de leurs installations.

Des incendies en proie à la désinformation

Beaucoup d’images supposées montrer l’embrasement de substances toxiques circulent en ce moment sur les réseaux sociaux, quelques semaines après le déraillement d’un train transportant des produits chimiques dans l’Ohio, aux États-Unis.

Les médias grand public sont accusés, à tort, de ne pas parler de cette affaire qui inquiète les résidents et fait craindre des conséquences écologiques. Certaines images sont également détournées, et n’illustrent pas toujours l’incident en question, comme l’a déjà mentionné la dpa.

(Situation au 22.02.2023)

Liens

Publication Facebook (version archivéevidéo archivée)

Site web de Coati (version archivée)

Localisation sur Google Street View (version archivée) et Google Maps (version archivée)

Article de Prima Verona sur l'incendie (version archivée)

Article de Prima Verona sur les suites de l'incendie (version archivée)

Article de L'Arena sur l'incendie (version archivée)

Recommandation des autorités - 11.02.23 (version archivée)

Recommandation des autorités - 13.02.23 (version archivée)

Article de Verona Sera (version archivée)

Article du Matin sur le convoi dans l'Ohio (version archivée)

Fact-check de la dpa

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