Drones aux Etats-Unis

Les Américains rêvent d'aliens, mais pas le Pentagone

Publié le 18.12.2024, 14:44 (CET)

Les nombreux signalements de drones aux Etats-Unis affolent les citoyens, certains n'hésitant pas à y voir le signe d'une présence extraterrestre. Ce n'est pourtant pas la théorie du Pentagone.

Des apparitions répétées d'objets volants non identifiés dans plusieurs parties des Etats-Unis : ce qui ressemble au scénario d'un film de science-fiction inquiète de plus en plus les citoyens américains, poussant même certains à envisager l'hypothèse d'une vie extraterrestre.

Celle-ci aurait désormais été confirmée par le Pentagone, soit le département de la Défense américain, qui aurait déclaré que les mystérieux drones aperçus dans le ciel depuis plusieurs semaines ne seraient « pas d'origine terrestre ». Nombreux sont les internautes à relayer cette théorie à l'aide d'une vidéo aux accents de fin du monde, notamment sur Facebook et X, où elle cumule des millions de vues. La rencontre avec des visiteurs venus d'ailleurs ne semble toutefois pas être pour tout de suite.

Evaluation

Le Pentagone n'a pas tenu de tels propos. Les autorités américaines s'accordent pour l'instant à dire qu'il n'existe aucune preuve d'une implication étrangère derrière ces drones, et n'a pas évoqué l'hypothèse d'une origine extraterrestre.

Faits

La vidéo relayée par les internautes mélange plusieurs extraits de reportages et autres clips portant sur les mystérieux drones aperçus dans différentes régions des Etats-Unis depuis la mi-novembre.

La séquence ne prouve cependant rien. Il n'est dit à aucun moment dans la vidéo que ces drones sont d'origine extraterrestre. C'est même le contraire de la position affichée par le Pentagone jusqu'à présent.

La piste d'une « entité étrangère » exclue

Le premier extrait est issu d'une conférence de presse tenue le 11 décembre 2024 par Sabrina Singh, l'attachée de presse adjointe du Pentagone - disponible sur YouTube et retrancrite ici.

Dans le moment repris dans la vidéo, cette dernière déclare : « Il ne s'agit pas de drones militaires américains. De nouveau, ceci fait l'objet d'une enquête des forces de l'ordre locales. Notre évaluation initiale est qu'il ne s'agit pas de drones ou d'activités émanant d'une entité étrangère ou ennemie. »

La conclusion tirée par les internautes à partir de ces propos est que ces drones ne viennent pas d'un pays étranger, ce qui doit vouloir dire qu'ils ont été envoyés depuis une galaxie lointaine.

Mais les déclarations de Sabrina Singh n'équivalent absolument pas à un aveu d'une quelconque présence extraterrestre. Le fait qu'il ne s'agisse pas de drones militaires américains n'exclut pas la possibilité que les engins soient contrôlés par des amateurs de drones aux Etats-Unis.

Au cours de la conférence, l'attachée de presse répète à plusieurs reprises qu'il n'existe aucune preuve de l'implication d'une « entité étrangère », et n'évoque à aucun moment l'hypothèse d'une origine non terrestre.

D'autres officiels américains, que ce soit du département de la Défense ou de celui de la Sécurité intérieure - notamment via son secrétaire Alejandro Mayorkas - se sont exprimés dans le même sens, en soulignant qu'aucun danger pour la population n'avait été identifié.

« Rien d'anormal »

Malgré ces propos rassurants, les autorités américaines peinent à faire taire les inquiétudes des habitants. Les nombreuses zones d'ombre qui persistent nourrissent les théories les plus folles, allant de l'espionnage aux craintes d'une vie extraterrestre.

Les drones ont d'abord été aperçus principalement dans les Etats du New Jersey et de New York, entre autres au-dessus d'infrastructures sensibles. Les signalements se sont ensuite étendus à d'autres Etats, voire à d'autres pays.

L'emballement autour de cette affaire, qui fait l'objet d'une enquête du FBI, entraîne cependant un nombre disproportionné de signalements. Dans un communiqué conjoint publié le 16 décembre, le département de la Sécurité intérieure, le département de la Défense, l'Administration fédérale de l'aviation et le FBI ont rappelé que des milliers de drones légaux volaient chaque jour aux Etats-Unis.

Sur plus de 5000 signalements envoyés au FBI ces dernières semaines, seules quelque 100 pistes méritaient d'être examinées de plus près, indique le communiqué.

Les autorités ajoutent que les drones repérés jusqu'ici sont une combinaison « de drones commerciaux légaux, de drones amateurs et de drones des forces de l'ordre », ainsi que d'avions, d'hélicoptères et même d'étoiles confondus avec des drones. « Nous n'avons rien identifié d'anormal » à ce jour, ont-elles précisé.

Aucune preuve d'activité extraterrestre

Chaque année, le Pentagone établit un rapport sur les phénomènes anormaux non identifiés, qui comprend les objets volants non identifiés (OVNI). Le plus récent, publié le 14 novembre dernier, concerne les occurrences allant de mai 2023 à juin 2024.

Sur les 757 signalements reçus au cours de cette période, les experts peinent à en expliquer 21, qui nécessitent selon eux une analyse plus approfondie.

Ils sont cependant clairs sur un point : jusqu'à présent, ils n'ont trouvé aucune preuve de l'existence « d'êtres, d'activités ou de technologies extraterrestres ».

La rencontre du troisième type tant fantasmée par les amateurs d'OVNIs risque donc de se faire attendre encore longtemps.

(Situation au 18.12.2024)

Liens

Publications Facebook I, II et III (versions archivées I, II et III)

Publications X I, II et III (versions archivées I, II et III)

Vidéo archivée

A propos des apparitions de drones - Le Temps (version archivée)

Conférence de presse sur YouTube (version archivée, vidéo archivée)

Retranscription de la conférence de presse (version archivée)

Communiqué de la Maison Blanche (version archivée)

Déclarations d'Alejandro Mayorkas auprès d'ABC (version archivée)

A propos des drones aux Etats-Unis - CNN (version archivée)

A propos des drones en Allemagne - Le Matin (version archivée)

Communiqué conjoint des autorités américaines (version archivée)

Rapport sur les phénomènes anormaux non identifiés (version archivée)

A propos du rapport - BFMTV (version archivée)

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