Jasper le berger australien d'Instagram

Les bergers australiens sont particulièrement en vogue depuis quelques années. Les éleveurs qui en produisent ont ajusté leur prix à la demande – comment est-il alors possible de trouver un chiot de trois mois sur Facebook dont la seule contrepartie serait « de bons soins » ?

Évaluation

Le chiot qui apparait sur la photo est aujourd'hui âgé de 4 ans et demi. L'image a été volée sur les réseaux sociaux d'une Petstagrammeuse.

Faits

Luna, malgré son nom, semble être un chien voué à un triste coup du destin. Son maître doit l'abandonner et le propose en ligne à qui veut contre de bons soins. Il ne s'agit pas seulement d'une méthode déconseillée par beaucoup d'organisations animales, mais également d'une tentative de phishing.

La Deutsche Presse-Agentur (dpa) vous explique comment éviter de tomber dans le panneau de ces tentatives de fraude aux animaux domestiques.

Examiner le profil

Tout d'abord, il est important d'examiner avec soin le profil à l'origine de la publication. En général, ces profils sont dépourvus de contenu ou ont été créés peu de temps avant la diffusion de l'annonce.

En l'occurrence, ce profil a été verrouillé ce qui empêche d'accéder à une quelconque information quant à l'identité de l'individu. Seul le lieu de résidence apparait et il s'agirait de Capri, en Italie.

Vol de photo

En utilisant une recherche d'image inversée, la dpa a pu retrouver une photo similaire sur des sites suspects de vente de chiots. En approfondissant la recherche, nous avons fini par trouver le compte Instagram Lifewith.jasper, qui montre l'évolution de ce berger australien de chiot à l'âge adulte. Il s'agit bien de Luna, le chien proposé dans l'urgence en ligne par son prétendu maître.

On reconnait le harnais coloré du chiot et sa tache bien unique sur la truffe. Mais l'animal se prénomme Jasper, semble vivre au Canada et est âgé aujourd'hui de quatre ans et demi. L'image a donc vraisemblablement été volée dans l'historique de ce compte Instagram pour appâter les internautes.

Les arnaques aux animaux domestiques

La police de Fribourg résume sur son site les bons réflexes à avoir face à des fraudes aux animaux domestiques, toujours plus présentes en ligne. Les escrocs ont souvent recours aux mêmes méthodes :

• Ils utilisent des photos d'animaux assez mignons et de races particulièrement appréciées pour attendrir la victime. Ces races sont souvent chères - un berger australien coûte en moyenne entre 1500 et 2500 euros (environ 1400 à 2300 francs suisses).
• Utilisez la recherche d'image inversée de Google pour vérifier si ces photos apparaissent ailleurs, ce qui pourrait indiquer une fraude.
• Les escrocs proposent souvent l'animal à bas prix ou gratuitement, invoquant une urgence (mutation à l'étranger, manque de temps, décès dans la famille).
• Ils vous pressent de payer rapidement sous prétexte d'urgence.
• Méfiez-vous des adresses e-mail suspectes, des numéros étrangers, des fautes d'orthographe, et des demandes de paiement non traçables (Western Union).

Qu'est-ce que le phishing ?

Sur son site, la Prévention Suisse de la Criminalité (SKPPSC) précise : « Le terme 'phishing' résulte de la contraction des mots anglais password (mot de passe), harvesting (récolte) et fishing (pêche). Il désigne une méthode frauduleuse, communément appelée hameçonnage, visant à obtenir subrepticement les données confidentielles des utilisateurs d'internet. »

La SKPPSC souligne que les informations ciblées concernent notamment l'accès aux comptes de messagerie, aux services bancaires, à la Poste en ligne ou encore à des plateformes d'enchères. Il est également spécifié que les malfaiteurs agissent parfois au sein de groupes organisés, parfois de façon individuelle. Selon la SKPPSC, l'attaque peut se déployer par courriel, via un site web, à travers des services de téléphonie par internet ou encore par SMS.

(Situation au 08.10.2024)