Le Japon poursuit sa campagne de vaccination contre le Covid-19

01.12.2021, 09:04 (CET), letztes Update: 01.12.2021, 09:08 (CET)

Les autorités japonaises auraient abandonné la vaccination contre le Covid-19 pour la remplacer par l’ivermectine, si l’on en croit un article partagé sur Facebook dans un groupe suisse (post archivé ici). L’utilisation de ce médicament aurait permis de faire disparaître le virus du pays en moins d’un mois.

Évaluation

C’est faux. Le Japon continue de vacciner contre le Covid-19. L’utilisation de l’ivermectine dans le traitement de cette maladie n’y est pour l’instant pas autorisée.

Faits

La campagne de vaccination contre le Covid-19 est toujours active au Japon, où trois vaccins sont pour le moment autorisés (ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca).

Sur le site du gouvernement japonais, on peut voir le nombre de doses administrées jusqu’ici. « Le gouvernement recommande que les gens se fassent vacciner parce que les avantages de la vaccination sont supérieurs au risque d’effets secondaires », peut-on lire sur cette page actualisée au 25 novembre 2021.

Sur le site Our World in Data, on peut voir que plus de 77 % de la population japonaise a été complètement vaccinée contre le Covid-19 en date du 29 novembre 2021. Le Japon se prépare aussi à administrer une dose dite « booster » de vaccin. Les autorités n’ont donc absolument pas « abandonné » la vaccination.

Actuellement, l’ivermectine n’est pas autorisée au Japon dans le cadre du traitement contre le Covid-19. Début novembre, l’AFP précisait que le médicament faisait l’objet d’un essai pour traiter les patients de Covid-19 présentant des symptômes légers ou modérés, mais que son efficacité n’avait pas encore été prouvée.

L’antiparasitaire, notamment utilisé contre la gale, ne figure pas sur la liste des médicaments approuvés pour traiter ou prévenir le Covid-19 de l’Agence japonaise des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux (PMDA).

Bien que certains pays aient autorisé l’ivermectine comme traitement contre le Covid-19, son efficacité n’a pas encore été démontrée avec certitude. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déconseille l’utilisation de l’ivermectine pour traiter le Covid-19 en dehors des essais cliniques, « en attendant que davantage de données soient disponibles ». Le médicament n’est pas non plus recommandé en Suisse, où les autorités mettent en garde contre son usage dans ce cadre.

En outre, même si les cas de Covid-19 recensés au Japon ont fortement diminué ces dernières semaines, le virus est toujours présent sur le territoire. Le site du ministère japonais de la Santé fait état, au 30 novembre 2021, de 124 nouveaux cas confirmés.

À titre de comparaison, le pays comptait jusqu’à près de 26 000 nouveaux cas le 20 août 2021. Il s’agit donc d’une chute conséquente. Mais le Japon n’est pas pour autant « exempt » du Covid-19, contrairement à ce qu’affirme l’article partagé sur Facebook. De nouveaux cas sont toujours répertoriés par les autorités.

Selon les experts, la baisse du nombre de cas Covid depuis l’été s’expliquerait notamment par un taux de vaccination élevé et une généralisation du port du masque.

(État des lieux au 01/12/2021)

Liens

Publication Facebook (archivé)

Article trompeur (archivé)

Site du gouvernement japonais (archivé)

Our World in Data sur le Japon (archivé)

À propos de la dose « booster » au Japon (archivé)

Fact-check de l’AFP (archivé)

Liste PMDA (archivé)

L'ivermectine dans le monde (archivé)

L’OMS sur l’ivermectine (archivé)

L’ivermectine en Suisse (archivé)

Site du ministère japonais de la Santé (archivé)

Sur la baisse des cas au Japon (archivé)

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