Utiliser un masque correctement ralentit bien la propagation du coronavirus
1.9.2020, 17:52 (CEST)
Une citation du microbiologiste Antoine Khoury circule sur Facebook. Il prétend que les masques chirurgicaux disponibles dans le commerce ne seraient pas stériles, à la différence de ceux que l'on trouve dans les hôpitaux. C'est pourquoi il ne faudrait pas les porter plus de 15 ou 20 minutes, au risque de les « transformer incubateurs à bactéries ». Selon lui, les masques en tissu seraient encore moins efficaces de par leur porosité.
ÉVALUATION : Les masques utilisés dans les milieux médicaux doivent être stériles. Ceux dans les commerces ne sont pas soumis à cette obligation. Ceci n'est cependant pas lié à la capacité du masque à filtrer les particules virales de la Covid-19.
FAITS :
L'affirmation concernant la non-stérilité des masques vendus dans les commerces est correcte. Cependant, Jean Ruelle, virologue et chercheur qualifié à l'UCLouvain, explique que ce n'est pas un critère pour protéger du coronavirus. « Stérile » signifie que les masques « sont exempts de micro-organismes au moment où ils sont déballés, ils ne le sont plus dès le moment où ils sont en contact avec l’environnement », explique le virologue.
Walter Zingg, Médecin adjoint agrégé aux Hôpitaux Universitaires de Genève dans le Service de Prévention et Contrôle de l'Infection, note que les masques chirurgicaux peuvent être portés de quatre à six heures : « on pense que la protection diminue avec l’humidité dans le masque, mais après séchage, ils sont aussi efficaces qu’avant. » Zingg poursuit : « Quant aux masques textiles, la durée recommandée de port n’est pas encore spécifiée. » Le médecin recommande de porter un masque propre par jour. Lorsqu'un masque propre n'est pas utilisé, il doit etre plié avec face extérieur à l’intérieur et être placé dans un sac ou enveloppe propre. La protection des masques en tissus peut diminuer après lavage.
Walter Zingg explique que des matériaux non-tissés sont plus efficaces que ceux tissés : «le tissage régulier laisse des « trous » entre les fils. » Le coton pourrait moins bien protéger par rapport à un matériel synthétique. Il ajoute : « les masques textiles sont considérés plutôt pour contrôler la transmission du porteur vers une personne susceptible d'etre contaminée. » Selon le médecin, deux à trois couches de coton, ou autre tissu, sont recommandées pour assurer une protection suffisante à l'égard d'autrui.
Une différence importante est cependant à noter. Walter Zingg souligne que le masque chirurgical est plus apte á protéger la personne qui le porte en comparaison à un masque en tissu, qui lui ne vise qu'à protéger les personnes entourant le porteur.
L'auteur de cette citation, Antoine Khoury, est microbiologiste et président-directeur général de l'entreprise Vacci-Vet. Cette dernière est spécialisée dans les vaccins véterinaires pour animaux de ferme.
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Liens :
Publication Facebook :
https://www.facebook.com/photo?fbid=3849933525022095&set=a.1241305642551576 (archivé : https://archive.ph/TPsgx)
À propos de Walter Zingg : https://www.hug.ch/prevention-controle-infection/dr-walter-zingg-pd (archivé : http://dpaq.de/MsOCB)
À propos de Jean Ruelle : https://uclouvain.be/en/research-institutes/irec/jean-ruelle-pi.html(archivé : http://dpaq.de/pSvox)
Port du masque : https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/krankheiten/ausbrueche-epidemien-pandemien/aktuelle-ausbrueche-epidemien/novel-cov/masken.html (archivé : http://dpaq.de/OnH7I)
Antoine Khoury et Vacci-Vet (lien archivé): http://dpaq.de/0A60l
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