Une photo d'un exercice militaire à Séoul en janvier 2024

Dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a décrété l'instauration de la loi martiale, arguant une tentative de déstabilisation de la part de l'opposition. La mesure a toutefois été rapidement levée face à la colère qu'elle a engendrée.

Entre-temps, des internautes ont relayé une photo qui montrerait des véhicules blindés à Séoul, la capitale, au même moment où des hélicoptères auraient survolé la ville et que les forces spéciales seraient entrées dans le Parlement. L'image a aussi été utilisée dans ce contexte par certains médias. Le choix de cette illustration pose cependant problème.

Evaluation

La photo montre en réalité un exercice militaire à Séoul le 25 janvier 2024. Elle n'a rien à voir avec les évènements récents en Corée du Sud.

Faits

Une recherche d'image inversée sur Google permet d'en apprendre plus sur la photo concernée. Elle a été utilisée par plusieurs médias sud-coréens dans des articles parus le 27 janvier 2024.

Ceux-ci expliquent que le cliché montre un exercice militaire qui s'est déroulé à Séoul deux jours plus tôt, le 25 janvier. C'est dans ce cadre que des véhicules blindés ont traversé le centre-ville.

Des vidéos de l'exercice en question ont également été diffusées à l'époque par KFN News, la chaîne de la Défense sud-coréenne. La photo des véhicules militaires est extraite de l'une d'entre elles.

Grâce à celles-ci, la Deutsche Presse-Agentur (dpa) a pu déterminer l'endroit exact où la scène a eu lieu. Il s'agit d'une route à proximité de la gare de Séoul, visible sur Google Street View (images datant de 2018). On reconnait notamment la forme du bâtiment à gauche ainsi que les arrêts de bus à droite.

Crise politique

Bien que cette photo n'illustre pas les récents évènements à Séoul, il est vrai que des hélicoptères ont été aperçus, et que des soldats ont fait irruption dans le Parlement.

Même si Yoon Suk Yeol a été rapidement contraint de revenir sur sa décision, les actions du président sud-coréen ont entraîné d'importantes manifestations de citoyens réclamant sa destitution. Six partis d'opposition ont également déposé une motion en ce sens, qui doit encore être débattue.

(Situation au 6.12.2024)