La justice suit son cours

Ursula von der Leyen représentée à Liège par son avocat

Publié le 7.1.2025, 10:56 (CET)

Contrairement à ce qu'affirment certains, la présidente de la Commission européenne n'était pas attendue en personne, le 6 janvier, à Liège dans l'affaire dite du « Pfizergate ».

Le 3 janvier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé l'annulation pour deux semaines de tous ses déplacements en raison d'une « pneumonie sévère ».

Sur les réseaux sociaux, cette annonce a suscité l'indignation de nombreux internautes, qui y ont vu un stratagème de la part de la cheffe de l'exécutif européen pour se soustraire à la justice. « Juste à temps pour manquer son procès du PfizerGate à Liège. Comme par hasard ! », ironisent-ils, dénonçant une tentative de manipulation. Ce message a également largement circulé sur X, alimenté par des comptes populistes et anti-Europe.

Pourtant, l'absence de Mme von der Leyen n'a eu aucune incidence sur le calendrier judiciaire. L'audience prévue devant la chambre des mises en accusation de Liège, le 6 janvier, a bien eu lieu.

Evaluation

Cette audience ne requérait absolument pas la présence de Mme von der Leyen, a confirmé à la Deutsche Presse-Agentur (dpa) l'avocat de la présidente de la Commission européenne, Me Adrien Masset, qui l'y représentait.

Faits

En avril 2023, un citoyen belge, Frédéric Baldan, a déposé plainte au parquet de Liège contre la présidente de la Commission européenne pour « corruption », « prise illégale d'intérêt » et « destruction de documents administratifs », entre autres.

Il l'accuse d'avoir négocié par SMS, en dehors de tout cadre démocratique, avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla, l'achat de 1,8 milliard de doses de vaccin anti-Covid, pour une valeur estimée à 35 milliards d'euros. La Commission européenne a refusé de rendre public l'accès à ces SMS.

Depuis lors, d'autres citoyens, associations, partis politiques et même deux Etats membres de l'Union européenne (la Hongrie et la Pologne, sous le précédent gouvernement) se sont joints à la plainte, en se constituant parties civiles.

Questions de procédure

Pour l'heure, il ne s'agit pas encore d'un procès mais de régler plusieurs questions de procédure.

Dans un premier temps, la justice liégeoise doit se prononcer sur trois points. L'immunité de Mme von der Leyen s'applique-t-elle ou pas dans cette affaire ? Qui du parquet liégeois ou du parquet européen est-il compétent pour mener l'instruction ? Et enfin, l'affaire est-elle recevable ?

Le 6 janvier, toutes les parties ont été entendues sur ces questions. « Cette audience ne requérait absolument pas la présence de Mme von der Leyen puisque je la représentais », a affirmé son avocat, Me Adrien Masset, à la dpa.

Selon les parties civiles, la décision sera rendue le 20 janvier prochain.

Conférence à Lisbonne

« Il n'était pas prévu que la présidente de la Commission se rende à Liège aujourd'hui », a confirmé son porte-parole, Jens Flosdorff, à la dpa le 6 janvier 2025.

Initialement, Mme von der Leyen « devait se rendre à Lisbonne pour une conférence diplomatique », a-t-il ajouté. Ceci peut se vérifier ici et ici.

Même bien portante, la cheffe de l'exécutif européen n'était donc pas attendue en personne à Liège le 6 janvier dernier.

L'affaire dite du « Pfizergate » suscite de nombreuses rumeurs et fausses informations sur les réseaux sociaux. Elles s'appuient sur la méconnaissance du fonctionnement judiciaire par les citoyens. La dpa l'a déjà signalé dans ce précédent fact-check.

(Situation au 07.01.2025)

Liens

A propos de l'annulation des déplacements d'Ursula von der Leyen - Euronews (version archivée)

Publications Facebook I, II (versions archivées I, II)

Publication X (version archivée)

A propos de la plainte déposée à Liège - RTBF (version archivée)

A propos des parties civiles - Euractiv (version archivée)

A propos de l'audience et de la décision attendue le 20 janvier (version archivée)

A propos de la conférence à Lisbonne I, II (versions archivées I, II)

Fact-check dpa

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