Fausse affirmation
Mammographie recommandée en Suisse de 50 à 74 ans
Publié le 30.7.2024, 15:29 (CEST)
Le cancer du sein est de loin le cancer le plus fréquent chez les femmes en Belgique, en France, en Allemagne, en Autriche et en Suisse. La mammographie reste un des examens les plus importants et efficaces pour une détection précoce. Des internautes craignent l'exposition aux radiations, et relaient de fausses informations à ce sujet. Ce post Facebook, par exemple, affirme même que la mammographie a été interdite en Suisse.
Évaluation
La mammographie n'est pas interdite en Suisse. Dans certains cantons, un programme invite les femmes de 50 ans et plus à passer un examen tous les deux ans, sur une base volontaire. Les experts estiment que l'exposition aux rayonnements est faible et que les avantages surpassent les risques.
Faits
Le cancer du sein était le plus courant chez les femmes en Belgique, avec 88 512 cas, représentant 1,5 % de la population féminine totale. Selon le Centre fédéral d'expertise des soins de santé belge (KCE), une femme sur neuf développera un jour un cancer du sein. Ce risque cumulé sur toute une vie varie cependant selon les tranches d'âge. Il en est de même pour la Suisse. L'association suisse Swiss Cancer Screening explique que la détection précoce par mammographie améliore les chances de guérison et permet un traitement moins invasif. Elle est fortement recommandée à partir de 50 ans.
L'affirmation selon laquelle la mammographie serait interdite en Suisse pourrait être basée sur un rapport de 2014 du Swiss Medical Board (SMB). Dans le rapport, l'organisme de recherche, qui a été dissous en 2022, remet en question le dépistage systématique des femmes par mammographie pour des raisons financières. Cependant, ces propositions n'ont pas été mises en pratique, ce qui est aussi la raison pour laquelle l'organisation a arrêté ses travaux, comme elle l'indique sur son site web.
Une exposition faible aux rayons X
Le site Pink Ribbon, qui a pour mission de sensibiliser sur la thématique du cancer du sein, explique que les humains sont constamment exposés à des rayonnements radioactifs naturels provenant du cosmos et de la Terre. Ces radiations touchent aussi bien les animaux que les humains et peuvent être absorbées par l'alimentation. En Belgique, l'exposition moyenne aux radiations naturelles serait de 2,4 mSv par an. En ajoutant les sources artificielles, comme les radiographies médicales, l'exposition annuelle atteint en moyenne 4 mSv par an, selon l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN) citée par Pink Ribbon.
Prendre l'avion pour un vol de quatre heures expose à 0,005 mSv. Une autre exposition que l'on ne suspecte pas : les détecteurs de fumée, désormais obligatoires, émettent des rayonnements minimes.
Une mammographie de dépistage expose à 0,3 mSv, équivalant à environ six semaines d'exposition naturelle.
Selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) suisse, les doses de radiation sont jugées sûres jusqu'à 6 mSv par an pour les enfants et adolescents, et jusqu'à 20 mSv pour les professionnels exposés, comme le personnel hospitalier et celui des centrales nucléaires.
Pourquoi un dépistage est-il important ?
L'association suisse Swiss Cancer Screening rappelle que « le cancer du sein est une tumeur constituée de cellules anormales qui se multiplient de façon incontrôlée dans le tissu mammaire ». À un stade précoce, la tumeur est confinée au sein. Avec le temps, elle continue de croître, pouvant envahir les tissus voisins. Finalement, elle peut se propager au-delà du sein et former des foyers cancéreux secondaires, appelés métastases.
Les différents types de dépistage
- La palpation mammaire : la Fondation belge contre le cancer recommande d'examiner ses seins dès la puberté. « Par un examen visuel pour détecter des modifications depuis votre examen visuel précédent : rougeur, rétraction du mamelon, changement dans le contour du sein ». Mais également par le biais d'une autopalpation, une fois par mois. Un examen clinique doit être également régulièrement effectué par un médecin qui permet de repérer une éventuelle anomalie, une grosseur, une consistance différente.
- Dans le doute, le premier examen d'un dépistage du cancer du sein est toujours une mammographie. Une mammographie est une radiographie des seins.
- Lorsque le résultat de la mammographie n'est pas clair, il est possible de passer une échographie qui utilise des ultrasons qui sont sans danger.
La mammographie recommandée entre 50 et 74 ans
Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé belge (KCE) explique que la dose de rayons est faible. Elle est peu dangereuse après 50 ans. En effet, les autorités européennes et belges déconseillent le dépistage du cancer du sein aux femmes de 40 à 49 ans. Il existe un faible risque que les rayons X provoquent un cancer du sein chez les femmes avant la ménopause. « Cela n’arrive pas souvent, mais ce risque est inacceptable pour les autorités. De plus, le cancer du sein est plus rare entre 40 et 49 ans. Pour ces femmes, les avantages sont trop faibles, comparés aux désavantages », détaille le KCE sur son site.
Comme le confirme le Centre universitaire de médecine générale et de santé publique de Lausanne : « La fédération Swiss Cancer Screening, la Ligue suisse contre le cancer, de même que des experts en Suisse comme à l'étranger recommandent donc aux femmes âgées de 50 à 74 ans d'effectuer tous les deux ans une mammographie dans le cadre d'un programme de dépistage du cancer du sein soumis à un contrôle de qualité. »
(Situation au 30.07.2024)
Liens
Publication Facebook (version archivée)
Ministère de la Santé belge - Cancers (version archivée)
Swiss Cancer Screening - Le cancer du sein (version archivée)
Version archivée du rapport de 2014 du Swiss Medical Board
Version archivée du site du Swiss Medical Board
Pink Ribbon - Informations sur la radiation (version archivée)
Office fédéral de la santé publique suisse (version archivée)
Fondation belge contre le cancer du sein (version archivée)
Centre fédéral d'expertise des soins de santé (version archivée)
À propos des fact-checks de la dpa
Ce fact-check a été rédigé dans le cadre du programme indépendant de vérification de Facebook/Meta. Plus d’informations au sujet de ce programme peuvent être trouvées ici. Pour en savoir plus sur la façon dont Facebook/Meta gère les comptes qui diffusent des informations erronées, cliquez ici.
Si vous avez des objections ou des remarques, merci de les envoyer à l'adresse factcheck-belgium@dpa.com en incluant un lien vers la publication Facebook concernée (voir le modèle à utiliser ici).
Pour plus d’informations sur la manière de soumettre une correction ou de contester une évaluation, veuillez vous référer à cette page.