Produits israéliens

Un code-barres qui en dit peu sur le pays d'origine

Publié le 29.11.2023, 12:24 (CET)

Les sympathisants de la cause palestinienne appellent au boycott des produits israéliens depuis des années. Les codes-barres ne permettent cependant pas toujours de déceler l'origine d'un article.

Les trois premiers chiffres d'un code-barres révéleraient le pays d'origine d'un produit. A en croire une rumeur qui se répand sur les réseaux sociaux, Israël aurait changé ces chiffres afin de contourner le boycott de ses produits par des consommateurs. Selon ces affirmations, diffusées en plusieurs langues, le nouveau préfixe de l'Etat hébreu serait 871 au lieu de 729.

Mais ces allégations sont-elles correctes ?

Évaluation

Non, les trois premiers chiffres des codes-barres ne sont pas des indicateurs fiables pour déterminer le lieu d'origine ou de fabrication d'un produit. Ils font référence au pays dans lequel une entreprise a enregistré une demande de code-barres.

Faits

Chaque produit commercialisé à travers le monde doit présenter un « code produit ». Attribué par l'organisme mondial GS1, celui-ci contient un numéro d'identification unique et un code à barres permettant d'identifier l'article en question selon une norme internationale.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes affirment qu'Israël aurait remplacé les trois premiers chiffres de son prétendu « code-barres » afin de contourner le mouvement de boycott de ses produits.

Or ces trois premiers chiffres n'indiquent pas nécessairement le pays d'origine ou de fabrication d'un article, selon GS1. Ce préfixe correspond en réalité au pays dans lequel une entreprise a enregistré une demande de code-barres, alors que ses produits peuvent être fabriqués ailleurs.

Ainsi, une entreprise ayant demandé un code-barres à l'antenne Belgique-Luxembourg de GS1, par exemple, pourrait très bien fabriquer un produit en Israël pour le vendre ensuite sous l'indicatif attribué à la Belgique (540-549).

De même, une entreprise située en Israël (dont le préfixe est 729) pourrait, elle aussi, fabriquer des produits dans des filiales enregistrées à l'étranger, puis les vendre sous l'indicatif de ces dernières.

Le cas de Sodastream

Selon le magazine français L'Obs, la confusion faite sur les réseaux sociaux entre les préfixes 729 et 871 provient du cas du fabricant israélien d'eau gazeuse Sodastream.

Des internautes ont relayé des photos du code-barres de Sodastream (qui commence par 871), accusant Israël de tromper volontairement la vigilance des consommateurs en modifiant « son préfixe ».

Or l'explication est tout autre. Selon la liste des préfixes de GS1, les codes allant de 870 à 879 correspondent aux Pays-Bas, où Sodastream dispose d'une filiale, explique L'Obs. La société « peut donc apposer cet indicatif sur ses emballages sans 'tricher' ».

Israël n'a par conséquent pas remplacé son préfixe afin d'échapper au boycott de ses produits, contrairement à ce qu'avancent nombre d'internautes, sans contexte.

Une rumeur tenace

Cette fausse rumeur avait déjà été démentie en 2021 par l'AFP.

Elle a refait surface sur les réseaux sociaux en octobre dernier, après l'assaut meurtrier lancé par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël et l'embrasement du conflit qui a suivi.

(Situation au 29.11.2023)

Liens

Publications Facebook I, II, III, IV (versions archivées I, II, III, IV)

A propos de GS1 (version archivée)

A propos du boycott des produits israéliens (version archivée)

A propos de la signification des préfixes de GS1 (version archivée)

A propos de l'antenne Belgique-Luxembourg de GS1 (version archivée)

Fact-check de L'Obs (version archivée)

Liste des préfixes de GS1 (version archivée)

A propos de la filiale néerlandaise de Sodastream (version archivée)

Fact-check de l'AFP (version archivée)

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