Sécheresse en France

Des cartes des nappes phréatiques à deux moments différents

Publié le 3.7.2023, 12:06 (CEST)

La sécheresse continue de susciter nombre de commentaires et de désinformation sur les réseaux sociaux. Pour certains, médias et gouvernement chercheraient à travestir la réalité. Or c'est faux.

Sur les réseaux sociaux, des internautes accusent les médias et le gouvernement français d'utiliser une « carte frauduleuse » pour informer le grand public sur le niveau des nappes phréatiques, un indicateur phare pour évaluer le risque de sécheresse.

Pour étayer leurs propos, ils comparent deux cartes censées représenter l'état des nappes souterraines « au 1er juin 2023 ». C'est du moins ce qu'ils affirment dans des publications devenues virales en Belgique et en France, sur Facebook et Twitter.

Mais ces deux cartes, dont l'une n'est pas datée, représentent-elles bien les niveaux des nappes phréatiques à la même période ?

Évaluation

Non, ces deux cartes ne peuvent être comparées, car elles illustrent l'état des nappes souterraines en France à des moments différents. Si l'une d'elles visualise des données collectées jusqu'au 31 mai 2023, l'autre représente la situation qui prévalait au 20 juin dernier.

Faits

Les cartes sur lesquelles les publications s'appuient proviennent respectivement du site web Info-secheresse.fr (à gauche) et du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM, à droite). En France, ce dernier a pour mission de surveiller le niveau des nappes souterraines.

Selon les internautes, la carte de gauche, non datée et plus alarmante, illustrerait la situation au 1er juin 2023, au même titre que celle du BRGM (à droite). Or ce n'est pas le cas. 

La carte d'Info-Sécheresse est relayée par le quotidien régional Sud Ouest, dont le logo apparaît en rouge et blanc dans les publications concernées. Sur son site web, le journal indique clairement que la carte fait état de données recueillies jusqu'au 20 juin 2023. Celle-ci accompagne un article alertant sur la dégradation des nappes phréatiques par département.

Il est à noter qu'Info-Sécheresse se base, entre autres, sur les données du BRGM.

A droite, la carte du BRGM, se fonde, quant à elle, sur des données plus anciennes, collectées jusqu'au 31 mai 2023. Selon le service national de géologie, deux tiers des nappes phréatiques se trouvaient alors sous les normales.

Une source officielle du gouvernement

En accusant les médias et le gouvernement - à tort - d'utiliser « une carte frauduleuse », les internautes laissent par ailleurs penser que les autorités ne tiennent pas compte de la « situation réelle » et du BRGM. Mais c'est également faux. 

Ce dernier est sous tutelle de plusieurs ministères et constitue l'une des principales sources de l'exécutif pour évaluer le risque de sécheresse. Le logo de la République française apparaît d'ailleurs sur la carte partagée par les internautes.

Les bilans mensuels du BRGM, largement relayés dans les médias (comme ici, ici ou encore ici), servent de boussole pour l'élaboration des politiques de prévention et de lutte contre la sécheresse.

Comme ces rapports sont très attendus, il n'est pas rare que le ministre français de la Transition écologique, Christophe Béchu, en dévoile également les principaux enseignements sur les réseaux sociaux et dans les médias.

Des infox récurrentes

Le risque de sécheresse annoncé cet été en France fait l'objet de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. Parmi ceux-ci, les contre-vérités sont fréquentes, comme l'a déjà démontré la dpa ici et ici.

(Situation au 03.07.2023)

Liens

Publications Facebook I, II (versions archivées I, II)

Publication Twitter (version archivée)

Site web Info-sécheresse.fr (version archivée)

Bilan des nappes phréatiques au 1er juin - BRGM (version archivée)

Article de Sud Ouest (version archivée)

Bilans mensuels du BRGM dans les médias I, II, III (versions archivées I, II, III)

Tweet du ministre de la Transition (version archivée)

Tweet de CNEWS (version archivée)

A propos du risque de sécheresse (version archivée)

Fact-checks de la dpa I, II

À propos des fact-checks de la dpa

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