Arnaque

Des chiots qui ont aujourd'hui bien grandi

Publié le 07.07.2022, 12:00 (CEST)

Des chiots de race à donner ? Attention à ces posts qui pullulent sur les réseaux sociaux : il s'agit souvent d'arnaques.

Tous les chiens ne grandissent pas dans des conditions favorables. Chiens de rue, maltraités ou dont les maîtres et maîtresses décèdent, les menant directement dans les refuges animaliers. Il est parfois tentant de vouloir sauver ces pauvres bêtes, surtout quand une publication Facebook souligne le caractère tragique de leur situation. Dans le cas de ce post sur Facebook, des chiots de race bichon maltais auraient perdu leur maître, décédé dans un accident de la route. Sa femme souhaiterait faire don de ces chiots « contre bons soins ».

Évaluation

On retrouve la même photo en ligne depuis plusieurs années. Il est donc impossible que ces chiots soient actuellement âgés de trois mois, comme le prétend la publication.

Faits

Les chiots photographiés sont bel et bien des bichons maltais. Ce type de chien, lorsqu’il est de pure race, est vendu à un prix situé entre 800 et 1 500 euros.

Dons de chiots

Lorsque l’on recherche des tentatives de fraudes en ligne sur les réseaux sociaux, il suffit de taper les mots « 3 mois » en association avec « urgent à donner » pour trouver son bonheur. En effet, nombreux sont les chiots de pure race à donner contre bons soins après avoir vécu une situation tragique : la mère des chiots décédée à la naissance, la maîtresse du ou des chiots décédée, etc.

Bizarrement, tous ces chiens sont âgés de trois mois et quelques semaines. Les personnes publiant ce genre d’articles exhortent souvent les utilisateurs à partager la publication le plus possible, ce qui leur permet ainsi d’atteindre un grand nombre d’intéressés.

La plupart du temps, ce sont des messages copiés collés en plusieurs langues et traduits automatiquement, ce qui peut expliquer les fautes de grammaires ou d’accord dans les publications.

Des profils vides

Un simple clic sur le nom des utilisateurs Facebook publiant ce type de posts permet d’approfondir le doute. Les profils sont presque vides. Souvent, la seule publication qui apparaît sur le compte à l'origine du post frauduleux est celle des chiots.

Une vieille photo

Grâce à une recherche d’image inversée, on peut constater que cette même photo de chiots de race bichon maltais circule en ligne depuis plusieurs années. On la retrouve notamment dans une annonce en italien publiée en novembre 2020, ou encore sur un site de vente allemand, en avril 2021 - au prix de 1 400 euros.

En fonction des moteurs utilisés pour la recherche (Google, Yandex ou encore Tiny Eye), on s'aperçoit que la photo a été partagée sur différents sites et réseaux sociaux en langues diverses.

Des tentatives d'escroquerie à l'aide de cette même photo avaient déjà été signalées en décembre 2021 sur le site « Signal Arnaques ».

Fraude en ligne

Dans la plupart des cas, les intéressés doivent contacter une personne par e-mail ou par messagerie instantanée. Il ne s’agit souvent pas de dons puisque les victimes de la fraude en viennent toujours à payer quelque chose. Même si ce sont « seulement » des frais de transport. Cependant, les intéressés ne verront jamais les chiots, puisqu’ils n’existent pas. Le 9 septembre 2021, la dpa avait publié un témoignage, à ce propos.

Il peut également s’agir de tentatives de « phishing », ou hameçonnage. Miguel De Bruycker, directeur du Centre for Cyber Security Belgium (CCB), explique : « Le phishing demeure le principal problème de cybersécurité qui touche les citoyens belges. Il offre aux cybercriminels une importante porte d’accès aux appareils et systèmes informatiques. (...) Les cybercriminels recourent au phishing pour diffuser des malware, s’approprier des données personnelles ou extorquer de l’argent. »

Comme la police belge l’explique sur son site, « le terme "phishing" vient de "password harvesting fishing" et couvre en fait toutes les activités de "pêche" de données personnelles, de quelque façon que ce soit ». De nombreuses campagnes sont menées en Belgique afin d’alerter et de sensibiliser quant au problème du phishing.

Une tendance qui, selon le CCB, semble être à la hausse. Le site belgium.be précise : « Le seul objectif est de forcer l'internaute à se connecter pour ensuite lui soutirer de l'argent par divers moyens, le plus souvent à l'aide de sites factices. » Il est également conseillé de rester vigilant avec les prises de contact par SMS, email ou même par téléphone.

La police belge ajoute que les données bancaires, de cartes de crédit ou de comptes en ligne sont très souvent ciblées. Les identifiants et mots de passe d’adresses électroniques ou de réseaux sociaux sont eux aussi régulièrement soutirés, par exemple en invoquant la sécurité des comptes concernés.

(Situation au 07.07.2022)

Liens

Publication Facebook (version archivée)

Estimation prix bichon maltais (version archivée)

Annonce en italien (version archivée)

Annonce en allemand (version archivée)

Recherche Google (version archivée)

Recherche Yandex (version archivée)

Recherche Tiny Eye (version archivée)

Signal Arnaques (version archivée)

Fact-check de la dpa

Centre for Cyber Security Belgium (version archivée)

Belgium.be - Prévention phishing (version archivée)

Police.be - Phishing (version archivée)

À propos des fact-checks de la dpa

Ce fact-check a été rédigé dans le cadre du programme indépendant de vérification de Facebook/Meta. Plus d’informations au sujet de ce programme peuvent être trouvées ici. Pour en savoir plus sur la façon dont Facebook/Meta gère les comptes qui diffusent des informations erronées, cliquez ici.

Si vous avez des objections ou des remarques, merci de les envoyer à l'adresse factcheck-belgium@dpa.com en incluant un lien vers la publication Facebook concernée (voir le modèle à utiliser ici).

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