Louise Herzog et la fraude à l’avance de frais
13.1.2022, 17:54 (CET)
Voici une offre des plus inattendus : une personne explique sur son profil Facebook qu’elle est atteinte d’un cancer du cerveau et que son médecin lui a annoncé une mort prochaine. Louise Herzog serait détentrice d’une grande richesse et d’une propriété qu’elle souhaiterait léguer. Cependant, celle-ci n’aurait pas d’héritier à qui elle pourrait faire don de ses biens et de son argent. « Je recherche quelqu'un qui peut hériter de ma propriété, donc si vous êtes intéressé, vous pouvez me laisser votre numéro WhatsApe pour plus d'informations sur mon don. (sic) », ajoute-t-elle. Cette utilisatrice souhaite-elle vraiment faire don de sa fortune à des inconnus ?
Évaluation
Cette offre n’est pas sérieuse.
Faits
Plusieurs détails montrent qu’il ne s’agit pas d’une annonce sérieuse :
- La photo de la dame âgée, du médecin et de l’infirmière utilisée dans la publication est une photo du magazine l’Express, prise par le photographe de presse J. P. Guilloteau. Elle a été utilisée dans un reportage du magazine début décembre 2010 sur « Les hôpitaux qui traitent le mieux la douleur » et montre le docteur Isabelle Negre, l'infirmière Marie-Michelle. La patiente se nomme Madame Reiter.
- La photo de profil provient d’une banque d’images, on y retrouve toute une série de photos sur les personnes âgées, malades, seules – toujours avec la même protagoniste.
- Le profil Facebook a été créé fin décembre 2021, et ne contient aucune information, hormis une adresse E-mail.
- Le texte contient de nombreuses fautes.
- Le seul contenu de ce compte est un texte presque identique, publié en Allemand, Espagnol, Italien, Portugais, etc. et toujours localisé dans des lieux différents, en l'occurrence en Belgique et en Suisse. De plus, dans la version allemande, la vielle dame est atteinte d’un cancer du larynx, dans la version française, il s’agit d’un cancer du cerveau.
Ce type de fraude est appelée « escroquerie nigériane » ou fraude à l’avance de frais. Comme l’explique la police belge sur son site, la victime est souvent contactée par une personne à l'étranger : « héritier d'une personnalité ou d'un chef d'entreprise, personne "malade" se repentant de son passé ou n'ayant pas d'héritier (etc.) ». Souvent, afin de pouvoir avoir accès à la somme définitive, la victime doit payer différentes sortes de frais : « avocats, corruption des autorités, de la douane, (etc.). Aussi longtemps que la victime se laisse prendre au jeu, la note s’allonge et au bout du compte, la somme promise n'est jamais payée.
(État des lieux au 12.01.2022)
Liens
Publication Facebook Belgique (version archivée)
Publication Facebook Suisse (version archivée)
Article de l'Express (version archivée)
Banque d'images (version archivée)
Contactez l'équipe de vérification des faits de la dpa : factcheck-belgium@dpa.com