Les virus existent bel et bien

Sur un post Facebook (archivé ici), une internaute affirme : « Quand le monde aura compris que les virus n’existent pas, on n’aura plus besoin de débattre sur l’efficacité des vaccins.» L’auteure du message sous-entend donc que les virus n’ont tout simplement jamais existé.

Evaluation

Cette affirmation est fausse ; les virus existent. Et celui dont tout le monde parle actuellement (et qui a fait plus de quatre millions de morts) n’est rien d’autre que le coronavirus, apparu fin 2019.

Faits

Le 7 octobre 2021, sur son compte Facebook, une internaute affirme que les virus n’existent pas et que donc, les débats sur les vaccins sont inutiles. Mais cette déclaration est totalement fausse.

D’après Le Larousse, un virus est « un agent infectieux très petit qui possède un seul type d’acide nucléique, ADN ou ARN, et qui ne peut se reproduire qu’en parasitant une cellule ». Pour le portail web de vulgarisation scientifique Futura, « Un virus est une particule microscopique infectieuse qui ne peut se répliquer qu’en pénétrant dans une cellule et en utilisant sa machinerie cellulaire. Les virus qui infectent les bactéries sont des bactériophages. Il existe des virus qui infectent des animaux et d’autres qui infectent les végétaux. S’ils provoquent des maladies, les virus peuvent être considérés comme des germes pathogènes ».

Une étude publiée dans la revue scientifique Nature révèle, en fait, que les virus qui infectent les vertébrés seraient tout aussi vieux que leurs hôtes. Pendant des millions d’années, les virus auraient donc évolué avec eux. Ce qui veut clairement dire que les virus étaient présents sur Terre bien avant l’humain. Mais jusqu’à aujourd’hui, de nombreuses hypothèses circulent au sujet de leur origine.  

Quoiqu’il en soit, ce n’est que vers 1800 aux Pays-Bas que les premiers virus ont été découverts. A cette époque, une maladie, qui dévastait les cultures de tabac, provoquait une mosaïque de tâches jaunes sur les feuilles. La sève des plantes malades contenait, en fait, un agent infectieux plus petit qu’une bactérie. Selon une étude de Curtis Suttle, virologue à l’Université de la Colombie-Britannique au Canada, chaque jour plus de 800 millions de virus se déposent sur chaque mètre carré de la Terre.

Les tous premiers virus ont laissé des traces sur la Terre puisque près de 8% du génome humain est d’origine virale. C’est ce qu’on peut lire dans cet entretien qu’a accordé Clément Gilbert au journal français Le Monde. Pour le chercheur au laboratoire Ecologie et Biologie des interactions de l’Université de Poitier, « l’intégration des génomes viraux dans les chromosomes de leur hôte n’est bien sûr pas sans risque pour l’hôte. Cela peut mener à l’inactivation complète d’un gène, à la réduction ou à l’augmentation de son activité. Ces trois types d’effets risquent d’engendrer des dysfonctionnements importants du tissu affecté pouvant aboutir au développement de cancers. » Le scientifique va aller plus loin en mentionnant les petits bénéfices des virus sur nos génomes. « La grande quantité d’ADN ajoutée au génome humain par l’intégration des rétrovirus endogènes a fourni un terreau très fertile de matériel brut, recyclé de nombreuses fois en séquences remplissant désormais des fonctions cellulaires capitales. »

Les virus peuvent infecter tous les types d’êtres vivants : bactérie, champignon, algue, plante et animal. Mais comme dit plus haut, les virus ne peuvent pas vivre de manière autonome (ils sont donc intimement liés aux êtres vivants). Pour certains scientifiques, les virus (qui n’ont pas de cellule et qui ne produisent pas d’énergie par la respiration) ne sont pas des êtres vivants. Mais pour Ed Rybicki, virologue à l’Université du Cap, les virus sont « autant un concept qu’une chose. (...) Je considère que les virus sont vivants, car lorsqu’ils sont dans une cellule, ils sont la cellule. »

Les virus sont responsables de 25% des maladies infectieuses émergentes humaines. Les exemples les plus connus sont l’épidémie de la grippe espagnole apparue en 1918 et celle du VIH (connue depuis les années 80). Le Larousse définit une épidémie comme étant le « développement et la propagation rapide d’une maladie contagieuse, le plus souvent d’origine infectieuse, dans une population. »

La grippe espagnole est, en fait, une pandémie qui s’est propagée à grande vitesse dans le monde entier. Puisqu’en seulement 18 mois, un tiers de la population mondiale a été infectée. On parle de 20 à 50 millions de victimes, voire 100 millions. Si ces chiffres s’avèrent réels (la Première Guerre mondiale a effectivement compliqué le recensement du nombre cas de grippe), cela voudrait dire que la grippe espagnole a fait plus de victimes que la guerre de 1914/18.

Un autre virus qui est présent depuis quelques années, et dont on parle encore beaucoup aujourd’hui est donc le VIH : le virus de l’immunodéficience humaine. Le VIH est une IST, autrement dit une maladie qui se transmet lors des relations sexuelles. En 2019, 923 nouveaux diagnostics de VIH ont été réalisés en Belgique. Cela correspond à 2,5 cas par jour.

On ne pouvait pas parler des virus sans bien évidement parler du Covid-19, une maladie causée par un nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2. On peut lire sur le site de l’OMS que l’organisation a « appris l’existence de ce nouveau virus le 31 décembre 2019 lorsqu’un foyer épidémique de cas de pneumonie virale a été notifié à Wuhan, en République populaire de Chine.»

A l’heure actuelle dans le monde (13 octobre 2021), plus de 230 millions de personnes ont été infectées et plus de 4 millions de personnes sont décédées du Covid-19.

Donc, les virus ne sont pas une invention. Ils existent bel et bien, et de ce fait des vaccins sont mis au point pour tenter de stopper leur propagation.

(État des lieux au 14.10.2021)