Bill Gates n’est pas inquiété par la justice militaire américaine

Un utilisateur de Facebook l’écrit : « ?? Interrogatoire de Bill Gates avant son Procès ! J'attends de voir ça... (sic) » (Version sauvegardée.)

Évaluation

C’est faux. L’auteur du message reproduit une nouvelle publiée sur différents sites, dont un, américain, est ouvertement satirique. Rien n’indique que Bill Gates a été arrêté le 27 juillet et transféré à Guantanamo, où il aurait été interrogé. Le milliardaire américain, en tout cas, demeure très actif sur les réseaux sociaux et continue d’accorder des interviews, sur des sujets qui n’ont rien à voir avec sa prétendue condition de prisonnier.

Faits

L’auteur du message sur Facebook reproduit une allégation formulée sur internet par « BeesBuzz » et « Le Portail du Grand Changement », dans deux articles respectivement datés du 13 et 12 août. Le second d’entre eux, plus complet que le premier, affirme en résumé que Bill Gates a été arrêté le 27 juillet, transféré au centre de détention américain de Guantanamo, situé à Cuba, le 29 juillet, et qu’il y aurait été interrogé par la justice militaire pour « crimes allant de la gestion d'un réseau de trafic d'enfants avec le pédophile condamné Jeffrey Epstein, à la conception d'un plan selon lequel des vaccins apparemment bénins seraient contaminés par des produits chimiques et des nanoparticules synthétiques conçus pour éroder le cerveau humain ». L'ouverture de son procès aurait été prévue le 23 août.

Leurs articles s’inspirent d’une publication du site américain « Real Raw News », qui avait annoncé l’arrestation de Bill Gates le 1er août.

Le hic, c’est que « Real Raw News » indique très clairement sur son site que « les informations figurant sur ce site web sont destinées à des fins informatives, éducatives et de divertissement. Ce site web contient de l'humour, de la parodie et de la satire. Nous avons inclus cette clause de non-responsabilité pour notre protection, sur l'avis d'un conseiller juridique ». 

Plusieurs médias de vérification des faits actifs aux États-Unis (USA Today, Reuters ou encore Snopes) l’ont déjà fait remarquer – et ont démenti l’arrestation de Bill Gates.

Le 12 août, le quotidien américain « The Wall Street Journal » a par ailleurs publié une interview du cofondateur de Microsoft, doublée d’une vidéo, qui ne laisse en aucune manière imaginer qu’il ait été interrogé à Guantanamo après avoir été arrêté et transféré vers ce centre de détention militaire. Bill Gates indique dans cette interview que son fonds d'investissement pour le climat engagerait 1,5 milliard de dollars pour des projets communs avec le gouvernement américain si le Congrès promulguait un programme visant à développer des technologies qui réduisent les émissions de carbone.

Enfin, depuis sa prétendue arrestation, Bill Gates demeure très actif sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook ou le blog GatesNotes), qui ne donnent eux non plus pas du tout de lui l’image – fausse – d’un homme croupissant en prison.