Un plus grand nombre de victimes du Covid-19 que du sida, de l’Ebola ou du virus Zika en 2020

Le Covid-19 comptabiliserait chaque année moins de victimes que le sida, l’Ebola ou encore le virus Zika, affirme un utilisateur sur Facebook (archivé ici). Pourtant, « pas de vaccins ni de pass sanitaire » pour ces derniers, dénonce-t-il.

Évaluation

C’est faux. Le Covid-19 est jusqu’ici beaucoup plus meurtrier que les virus Ebola ou Zika réunis, que ce soit par an ou depuis leur apparition. L’Ebola a fait quelque 15 300 morts en 45 ans, contre plus de 4 millions pour le Covid-19 depuis le début de la pandémie. Les décès dus au virus Zika sont quant à eux extrêmement rares. Le sida a lui été plus meurtrier que le Covid-19 dans son ensemble, mais est présent depuis plusieurs décennies. Le nombre de victimes du sida a d’ailleurs baissé ces dernières années : en 2020, 690 000 morts ont été attribuées à la maladie, contre plus d’1,8 million pour le Covid-19.

Faits

Depuis son apparition en Chine fin décembre 2019, le Covid-19 a fait 4 038 342 millions de morts dans le monde, selon les chiffres rassemblés par l’OMS en date du 13 juillet 2021. Sur l’année 2020 seulement, le nombre de décès attribués à la maladie s’élevait à 1 813 188 million, indique l’organisation, qui estime toutefois que ce chiffre est sous-évalué.

Les décès liés au sida en baisse depuis 2004

D’après l’ONUSIDA, le programme commun des Nations unies sur le VIH/sida, quelque 690 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2020 dans le monde. Les décès liés au sida – qui est la phase finale d’une contamination au VIH – ont en effet diminué de 61% depuis le pic de 2004, année durant laquelle 1,8 million de personnes avaient succombé à la maladie. Le bilan des pertes par an est donc pour l’instant moindre que celui du Covid-19, puisque la seule année complète de comparaison disponible est celle de 2020.

Le nombre de victimes du VIH, pour lequel il n’existe pas encore de vaccin malgré la recherche, est certes bien plus important si on le prend dans sa globalité : près de 33 millions de décès, selon l’OMS en novembre 2020. Cependant, il s’agit de la totalité des morts entraînées par le virus depuis son apparition aux États-Unis en 1980, soit il y a plus de 40 ans. Le Covid-19 est lui bien plus récent.

Quelque 15.300 décès attribués à l’Ebola en 45 ans

Si l’Ebola possède un taux de létalité élevé (50% en moyenne), le virus ne tient pas la comparaison avec le Covid-19 en termes de décès. Apparue en 1976, la maladie à virus Ebola a tué 15 304 personnes en 45 ans, si l’on comptabilise les chiffres disponibles sur le site de l’OMS. Par ailleurs, les épidémies d’Ebola sont restées concentrées en Afrique, contrairement à la pandémie de Covid-19 qui s’est rapidement étendue à l’échelle mondiale.

La majorité des décès dus à l’Ebola ont eu lieu pendant la flambée qui a sévi entre 2014 et 2016 en Afrique de l’Ouest. L’OMS précise que les chiffres pour cette période incluent à la fois les cas suspects, probables et confirmés. À cette époque, aucun vaccin n’avait encore été autorisé. Un vaccin approuvé dans plusieurs pays d’Afrique a depuis été utilisé en Guinée et en République démocratique du Congo.

Des morts très rares pour le virus Zika

Principalement transmis par les moustiques, le virus Zika, pour lequel un vaccin n’a pas encore été autorisé, a été identifié chez l’homme en 1952. Si ce virus a été largement médiatisé il y a quelques années en raison de son lien avec des complications possibles lors d’une grossesse, « la maladie à virus Zika est en général relativement bénigne et ne requiert aucun traitement spécifique », a établi l’OMS. On ne retrouve d’ailleurs pas mention du nombre de décès liés au virus sur le site de l’OMS.

Lors de la dernière épidémie entre 2015 et 2016, quelques rares décès attribués au virus ont été rapportés dans les médias : notamment trois au Brésil, trois en Colombie, trois aux États-Unis (dont un bébé), un en France… En mars 2016, les autorités sanitaires du Brésil, le pays le plus touché à l’époque, avaient déclaré que 139 bébés étaient morts à cause du virus Zika. On reste donc bien loin du bilan entraîné par le Covid-19.

L’AFP, reprise par Le Point, écrivait déjà en septembre 2020 que le bilan des décès entraînés par le Covid-19 dépassait « largement » ceux des épidémies de virus émergents du XXIe siècle. La dpa constatait elle en avril 2021 que le Covid-19 est plus mortel que la grippe H1N1.