La vaccination contre le Covid-19 aide à réduire l'apparition de variants
7.7.2021, 14:00 (CEST)
Les vaccins ne serviraient qu'à faire muter le virus, selon un utilisateur Facebook, qui prend en exemple la situation en Israël. Réagissant à un article belge sur la vaccination des jeunes avec le vaccin Pfizer/BioNTech, l’internaute ajoute que celui-ci est « toujours expérimental » (publication archivée).
Évaluation
Il n’existe aucune preuve scientifique permettant d’établir que les différents variants apparus depuis le début de la pandémie ont été causés par la vaccination contre le Covid-19. La situation en Israël n’apporte d’ailleurs aucun élément pour étayer cette thèse. Quant au vaccin Pfizer/BioNTech, son efficacité et sa sûreté ont fait l’objet de nombreux tests.
Faits
À l'heure actuelle, rien ne prouve que les vaccins contre le Covid-19 sont à l'origine de l'apparition de variants du virus, comme l’avait déjà écrit la dpa en mai 2021.
À l’instar de tous les virus, le SARS-CoV-2, qui cause la maladie Covid-19, mute avec le temps. « Lorsqu’un virus circule largement au sein d’une population et qu’il entraîne de nombreuses infections, il est plus susceptible de muter. Plus le virus a la possibilité de se propager, plus il y a de réplications, et plus il y a de chances qu’une mutation intervienne », explique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur son site.
Bien loin d’être présentés comme la cause des variants, les vaccins s’affichent au contraire comme la solution. L’OMS liste une vaccination aussi large et rapide que possible comme l’un des moyens de prévenir l’apparition de nouveaux variants à l’avenir, car celle-ci permettra « de protéger les individus avant qu’ils soient exposés au virus et au risque de nouveaux variants ».
« Avec l’augmentation du nombre de personnes vaccinées, la circulation du virus devrait ralentir, ce qui entraînera une baisse des mutations », souligne l’OMS, un avis réitéré par des représentants de l’organisation auprès d’Euronews en avril 2021.
Il est aussi intéressant de noter que, au Royaume-Uni par exemple, le variant Alpha du virus (autrefois qualifé de variant « britannique ») est apparu en septembre 2020, selon les informations partagées par le gouvernement. Hors, la campagne de vaccination dans le pays a débuté le 8 décembre 2020, soit deux mois après l’apparition du variant.
La situation en Israël
L’utilisateur Facebook prend l’exemple de la situation en Israël pour renforcer son argument. L’Israël se place en effet en première position dans le classement des pays ayant vacciné le plus de ses habitants, avec 59,85% de sa population ayant reçu l’ensemble des doses nécessaires par vaccin en date du 5 juillet 2021. Pourtant, le variant Delta inquiète, tandis qu'il est annoncé que 40% des nouvelles contaminations sont intervenues chez des personnes vaccinées.
Il s’agit en réalité d’un phénomène attendu et d'un signe positif, explique Le Monde. « Les vaccins actuellement disponibles, aussi efficaces soient-ils pour prévenir les formes graves du Covid-19 (hospitalisations, décès), ne peuvent protéger 100% des vaccinés contre une infection », rappelle le journal. Il est donc normal que des personnes infectées apparaissent dans ce groupe. Par conséquent, plus le nombre de vaccinations augmente, plus la proportion des infections au sein de cette tranche de la population augmente également.
Des représentants de services de la santé en Israël estimaient justement auprès du journal The Times of Israel le 1er juillet 2021 que la vaccination est ce qui permet pour l’instant d’éviter un nouveau confinement dans le pays, en freinant la propagation du variant Delta.
Le vaccin Pfizer/BioNTech
En ce qui concerne le vaccin Pfizer/BioNTech, il n’est pas correct de dire qu’il est encore « expérimental », un sujet évoqué par la dpa auparavant.
Pour être autorisés, les vaccins contre le Covid-19 doivent répondre aux mêmes exigences que n’importe quel autre vaccin. Leur développement rapide s’explique notamment par le fait que différentes étapes ont pu être menées en parallèle, plutôt que de manière successive, indique l’Agence fédérale belge des médicaments et des produits de santé (AFMPS).
À l’instar des autres vaccins, celui de Pfizer/BioNTech a subi plusieurs essais cliniques rassemblant des dizaines de milliers de volontaires. De nouvelles données continuent d’être analysées et transmises aux autorités pertinentes afin de réunir des informations sur l’utilisation du vaccin à long terme. Mais cela ne veut pas dire que sa sécurité n’est pas établie, ou qu’il est toujours en phase d’expérimentation.
Comme l’explique l’Agence européenne des médicaments (EMA) sur la page d’information du vaccin Pfizer/BioNTech, des données supplémentaires continueront d’être fournies. Notamment les données issues de l’essai clinique principal qui se poursuivra pendant deux ans. Toutefois, ces données concernent des aspects comme la durée de protection des vaccins, ou cherchent à mettre en lumière une éventuelle prévention des cas asymptomatiques – ils ne portent pas sur la sécurité même des vaccins.
Liens
Publication Facebook (archivé)
L’OMS sur les variants (archivé)
Apparition variant britannique (archivé)
Lancement vaccination Royaume-Uni (archivé)
Données vaccination Israël (archivé)
Données variant Delta Israël (archivé)
Contaminations chez les personnes vaccinées Israël (archivé)
Article The Time of Israel (archivé)
Développement vaccins AFMPS (archivé)
Données essai clinique Pfizer/BioNTech décembre 2020 (archivé)
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