La vaccination ne fait pas barrage aux crédits hypothécaires
6.7.2021, 12:42 (CEST)
Les souscripteurs d’un emprunt hypothécaire qui ont été vaccinés (contre le Covid-19) s’exposent à des ennuis en Belgique, affirme un membre du groupe « Indépendants citoyens ». Les contrats stipuleraient « qu’il est interdit de participer à des expériences scientifiques dans le cadre d’essais cliniques », ce qui serait selon lui le cas dans le cadre de la crise du coronavirus. Et que, partant, les banques « ont la totale possibilité de casser le contrat d'hypothèque et de mettre main mise sur votre bien (sic) ». (Version sauvegardée)
ÉVALUATION
C’est archi-faux, ont affirmé à la dpa plusieurs experts des secteurs de la banque et de l’assurance. La vaccination, recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’est absolument pas considérée comme un facteur de risque justifiant la rupture d’un contrat d’emprunt hypothécaire en Belgique.
FAITS
« Je ne sais pas combien de gens sont au courant de cette réalité mais je la trouve très inquietante vu les gens qui nous dirigent et qui aiment maintenir les gens dans la plus grande ignorance.
Saviez-vous que dans les contrats de prêt hypothécaire il est stipulé qu'il est interdit de participer à des experiences de type scientifique dans le cadre d'essais cliniques?
Or le vacvin est toujours en phase expérimentale. Je ne sais pas si les gens réalisent bien l'énormité de la chose?
Vous imaginez le nombre de gens qui ne sont pas au courant de cette clause contractuelle ou qui l'ont simplement zappé?
il est bien stipulé que les vaccins sont en phase expérimentale!!!!
Maintenant Imaginez le pouvoir des banques désormais, car d'un point de vue juridique ils ont la totale possibilité de casser le contrat d'hypothèque et de mettre main mise sur votre bien... et Croyez moi ils n'ont rien laissé au hasard
Ceci dit cela donne aussi des arguments tangibles pour refuser cette thérapie.... (sic) », écrit l’utilisateur de Facebook.
Il a tort, sur toute la ligne.
Le directeur d’une agence bancaire d’une grande institution financière, qui préfère conserver l’anonymat mais jouit d’une vaste expérience dans le domaine des crédits hypothécaires, témoigne par écrit, à la demande de la dpa : « C’est la première fois que je prends connaissance de cette imbécilité. Pour information, une modification d’un règlement bancaire est soumise à l’acceptation de la FSMA (ndlr : Autorité belge des services et marchés financiers). Il faudrait donc que l’État accepte cela dans le contrat d’une banque, ce qui est évidemment impossible.
D’autre part, une banque ne s’occupe pas de l’état de santé de ses clients, c’est la compagnie d’assurance, qui est juridiquement une autre société, qui assure le client contre le décès et qui prend le risque sur base d’un questionnaire médical. La banque, elle, s’occupe uniquement du crédit. »
Contactée par la dpa, Barbara Van Speybroeck, la porte-parole d’Assuralia - l’Union professionnelle belge des entreprises d’assurances -, ajoute, à ce propos : après avoir mené des recherches, « on n’a pas trouvé des exemples où un traitement expérimental est une condition d’exclusion. Dans le contexte de l'assurance maladie, on peut avoir des conditions dans le sens où un traitement doit être suffisamment prouvé sur le plan thérapeutique ». Mais, ajoute-t-elle, il n’y a « pas du tout » un soupçon de vérité dans le message publié sur Facebook, car « le vaccin n’est pas considéré comme une expérience ».
Angel Collia, responsable des assurances au sein de l’entreprise Prefibel-STE, à Bruxelles, abonde dans le même sens, après avoir mené sa propre enquête.
« Les essais cliniques ne sont pas un motif d’exclusion, sauf s’ils sont menés dans le cadre d’essais nucléaires. En outre, le Covid-19 est une maladie reconnue. Et les vaccins contre la maladie sont reconnus par l’Organisation mondiale de la santé. Donc, on ne peut pas tenir rigueur à ceux qui l’ont accepté. »
Des affirmations similaires avaient déjà été dénoncées par le service de vérification des faits de la dpa, en mars 2021.
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